5h. Le bus vient de me déposer près de la gare d'Osaka. Finalement, j'ai dormi beaucoup plus que lorsque je prends des bus et ce n'est pas si mal. Niveau temps, il fait déjà chaud et le ciel n'a pas un nuage. J'ai quand même eu un bon climat durant ce voyage. Je n'ai eu qu'une matinée, une soirée et un jour entier de pluie sur vingt et un jours.
Pour Osaka, je n'ai rien prévu étant donné que j'y suis déjà venu faire les spots classiques et que je n'ai pas accroché. J'ai mis mon sac à dos dans un casier à la gare et je suis parti en train pour la station de Tennoji en prenant uniquement l'appareil photo.
Pendant 7h, j'ai marché sans but dans la ville, allant du quartier de Shinsekai à Minami jusqu'à la gare d'Osaka en traversant 5~6 rues commerçantes couvertes. Dans le quartier de la gare, j'ai voulu faire un tour dans les grands halls pour acheter un vêtement souvenir pour ma copine mais au bout de trois minutes j'ai craqué. Je n'en pouvais plus de tout ce monde. Les voitures, le bruit et la foule m'ont vidé. Mon corps tremblait, j'avais du mal à rester debout. Mes jambes étaient flasques et j'avais mal à la tête. Une seule solution ... fuir.
J'ai pris mon sac à dos puis le 1er train pour l'aéroport. Que je suis bien là dans le train loin de la foule. C'est la première fois que cela m'arrive. Est-ce dû au fait que j'ai passé des semaines plus ou moins seul sur des routes/chemins au calme ? Toujours est-il que je n'ai plus envie de mettre les pieds dans cette ville aujourd'hui.
A l'aéroport (très bien je trouve), je mange dans un kaitenzushi à me remplir la panse avant de squatter un siège dans le hall à regarder les gens rentrer. A 20h, j'enregistre mon sac et je mange mon dernier repas au Japon dans un restaurant type Yoshinoya. A 22h, l'avion décolle.
Analyse du voyage
Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce voyage très très bien. C'est une expérience à part. Rien à voir avec les autres voyages que j'ai déjà fait au Japon. Il permet de voir vraiment le pays par son côté rural, surtout que l'île de Shikoku est la moins peuplée et la plus agricole du Japon. Pour ceux qui recherchent le contact avec les locaux, faire le pèlerinage est un très bon moyen. Pour les autres (comme moi), il y a toujours moyen de rester seul. Niveau budget, c'est un séjour très peu cher pour ceux qui dorment dans les refuges (j'ai dépensé moins de 400€ sur l'île de Shikoku, soit 21€/jour) et normal pour ceux qui préfèrent avoir un lit au chaud. C'est donc une expérience ouverte à toutes les bourses.
J'ai lu des récits de personnes ayant moins eu de chance que moi niveau pluie étant partis dix jours plus tard que moi. Je conseille de faire comme moi et de partir le plus tôt possible pour avoir le moins de pluie quitte à ce qu'il fasse plus froid au réveil (en marchant, on se réchauffe très vite). Mieux vaut 30min de froid que toute une journée de pluie. En plus, cela permet de profiter des cerisiers en fleur plus longtemps (Shikoku étant au sud, ils éclosent une semaine plus tôt qu'à Tokyo).
Pas la peine de prendre une tente. Il y a suffisamment de refuge pour être à l'abri. Par contre, un sac de couchage "confort 0°C" est recommandé pour ceux qui veulent dormir comme moi (précision : je ne suis pas frileux et j'ai pourtant parfois eu froid avec mon "confort -7°C"). Achetez obligatoirement le guide-map au temple 1 (Shikoku Japan 88 temple route guide). Avoir une veste et un chapeau de pèlerin est aussi un plus pour avoir de bons contacts avec la population (au moins, on ne vous regardera pas comme un SDF si vous devez dormir sous un porche de hangar ^^). Ne pas oublier un livre pour les moments ennuyeux à la fin de la journée et de la crème solaire.
Les pèlerins recommandent de faire 30km par jour. C'est effectivement pas mal si vous logez dans un lieux payant et si vous faites les calligraphies. Pourquoi ? Car on vous "chasse" bien souvent à 7h du matin des minshuku (maison d'hôte) et vu que les temples ferment à 17h, ça vous donne un maximum de 10h de marche. Sauf qu'à cela, il faut enlever le temps du repas du midi, les petites pauses boissons et surtout les temps de visites des temples et celui de la calligraphie (parfois, cela peut prendre plus de 10min dans les temples surpeuplés). Au final, c'est entre une et deux heures de perdues suivant la journée. De ce que j'ai vu, presque tous les pèlerins japonais stoppent la marche à 15h pour s'installer dans leur minshuku.
Voila. Partez léger (une tenue de rechange), emmenez des bâtons de marche si possible (c'est très utile dans les passages de montagne donc souvent) et laissez-vous porter par les chemins en marchant à votre rythme et ouvrez les yeux sur ce Japon méconnu.
FIN
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