jeudi 10 avril 2014

Japon 2014 - Histoire de petite culotte et de montagne

Jour 17

   5h30. J'ai bien dormi cette nuit. Je devais être fatigué de la veille. Je n'avais pas vraiment envie de sortir du sac de couchage surtout qu'il fait frisquet. Je ne suis pas encore à la fin du voyage que je regrette déjà d'être si près de Uwajima (宇和島市). J'aimerai pouvoir marcher des mois au Japon. De la nostalgie m’envahis en marchant. Je jalouse les retraités qui ont la possibilité de faire ce que j'ai envie. Je me dis que je dois faire attention à ne pas trop abuser des sucreries pour être à la retraite en forme et pas avec une bedaine handicapante. Je m'imagine bien passer 6 mois au Japon ( maximum autorisé avec un visa touristique pour un Français) à vivre comme je le fais actuellement mais en marchant moins (je serais vieux quand même) et en profitant plus des onsens, etc... 

   C'est perdu dans mes pensées que j'arrive dans la petite ville de Hirata. Et alors là, je ne sais pas si c'est mon imagination mais je ne le pense pas, mais j'ai vu une fille (environ 16 ans) en tenue pour l'école se cacher dans un coin au niveau de la gare et enlever sa culotte avant de repartir sur le quai. Ohlala, c'est pas possible. Voyons voir. Que peut faire une fille en passant ces pouces sous sa jupe puis se baisser un peu en levant l'un après l'autre ces pieds tout en gardant ces chaussures et finissant par mettre un truc dans son sac ? Perso, je ne vois pas d'autre hypothèse que celle du sous-vêtement.
   Lors de mon premier voyage au japon, j'ai eu droit à une Japonaise assez coquine qui assise sur un banc dans un parc, a ouvertement écarté ses cuisses pour me montrer sa culotte à l’effigie du drapeau USA en me souriant. Et là, pour mon quatrième voyage, je vois ça. Au moins, j'aurai une anecdote coquine à raconter en plus.^^

   Petite pause pour manger chaud au niveau de la supérette puis direction Sukumo (宿毛市) en marchant sur la route 56 (et oui, encore celle là). A 8h, j'arrive au temple 39, Enkō-ji (延光寺) en ayant une grosse envie fécale mais les toilettes sont en panne à cause de la construction d'un énorme pont et les toilettes de chantier ne sont pas des plus accueillants. Pas grave, je vais serrer les fesses en marchant. 

Temple 39, Enkō-ji (延光寺)

Temple 39, Enkō-ji (延光寺)
   A 9h, je profite qu'il y ait une laverie automatique pour faire une lessive complète en gardant uniquement sur moi un caleçon et le coupe-vent pour éviter être embarqué pour exhibitionniste. Et j'ai bien fait car durant l'heure de la pause lessive, une petite mamie est venue mettre des couettes. Imaginer mamie raconter à son encourage qu'elle a vu un étranger "blanc" avec des cheveux longs à moitié à poil me fait sourire. ^^

   A l'entrée de Sukumo (宿毛市), je profite de toilettes publiques pour faire la vidange du corps (note : il y a aussi un refuge pour dormir) puis je fais une pause midi pour manger encore chaud (super la journée). D'ici peu, j'aurai fini la deuxième phase du pèlerinage pour entrer dans la troisième phase. Je  sais que Kiyoshi s’arrêtera là et donc par conséquence c'est officiel, je le recroiserais plus. 
   Sukumo est pour moi un point stratégique car il n'y a pas de train entre cette ville et Uwajima (宇和島市). Si j'étais en retard sur mon planning, cela aurait été à partir de cette ville que je serais reparti pour Osaka n'ayant pas le temps de rejoindre Uwajima à pied. Sukumo était donc mon objectif minimal à atteindre. Mission réussie !

   Pour aller dans la préfecture Ehime, il y a un passage incontournable pour les pèlerins marcheurs, le Matsuo-toge Pass à 300m d'altitude. C'est le seul moment de nature que j'ai aujourd'hui. Et bien, j'en ai chié. En moins de 2km, grimper 300m de dénivelé sur un terrain racineux c'est fatiguant. J'arrive en haut à 13h et remarque un refuge qui n'est pas indiquer dans le guide-map. Après l'éveil puis l'ascèse, je rendre maintenant dans la troisième phase, l'illumination.

Début du chemin tranquille mais ça ne va pas durer.
   Pour la descente, je fais comme hier et je cours en m'aidant des bâtons de marche pour ne pas me ratatiner. Ce n'est pas le moment de se tordre une cheville vu le peu de gens qui empruntent ce sentier. D'ailleurs, comme hier, le soleil pète la forme et je n'ai pas pris d'eau pensant que grimper une petite colline de 300m de dénivelé positif serait un jeu d'enfant par rapport aux montées que j'ai faite depuis le début du voyage. Bizarrement, c'est cette montée que j'ai trouvé la plus dure, allez comprendre. Je suis bien content d'être sorti de la colline pour me retrouver devant un collège avec de quoi boire.

   Reste que le moment le plus pénible de la journée est devant moi. Durant 2h, je marche sous la cagnasse sur la route 56. Le vent s'est levé et m'empêche d'être droit sous peine de voir mon chapeau s'envoler. Je pourrais l'accrocher à l’arrière de mon sac mais j'en ai vraiment besoin si je ne veux pas avoir une insolation. Péniblement, j'arrive à 16h35 au temple 40, Kanjizai-ji (観自在寺) situé dans la ville de Ainan (松野町).

 Sur le guide-map, je vois qu'il y a un parc (Misho koen). Vu qu'il n'y a pas de refuge dans le coin, voyons voir s'il y a moyen de planter la tente, en plus il y a une supérette en face. C'est donc le coeur léger que je marche le long de la rivière en regardant s'il n'y a pas un coin pour dormir (note : on peut dormir à beaucoup d'endroit avec une tente) au cas où le parc me ferait défaut.
   Finalement le parc est parfait. Il y a des toilettes, de la pelouse pour la tente et surtout, une structure en bois permettant de s'abriter avec des bancs autour. Pour ce soir, même pas la peine de sortir la "maison", je vais dormir sous la structure. Avant ça, je vais faire les courses et là, surprise ! Non, le choc même. Des grosses au Japon, il y en a (si si) mais des comme ça, j'en avais jamais vu. Les deux caissières tapent facilement dans les 140kg pour moins d'1m70. J'ai l'impression de voir des Américaines que l'on voit à la télévision qui se déplacent avec des petites voitures. 

   Je mange chaud et je retourne au parc. Il est 17h15 et je n'ai rien d'autre à faire que de regarder des jeunes faire leur entrainement de baseball. C'est comme dans les animés type "Prince of tennis". Les sempaï donnent les ordres et à la fin, les titulaires font un match pendant que les "bleus" regardent. Il y a même deux filles en tenue d'écolière pour faire les groupies (véridique). 
   A la fin vers 18h30, tous le monde fait le ménage pour partir à 19h me permettant de sortir le "lit". Pas trop tôt car il commence à faire froid avec la nuit. Petite parenthèse : je viens de dépasser les 600km.

Ma maison pour la nuit. A droite on voit le grillage du terrain de baseball.
Kilomètres journée : 37,79km
Kilomètres total : 625,66km

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